Le spatial au service des océans : le Gouvernement Princier renforce son engagement et rejoint l’Alliance Space4Ocean

Photo de groupe à l'observatoire de Nice ©Direction de la Communication – Stéphane Danna

Initiée en 2023 par le Centre National d’Études Spatiales français (CNES), l’Alliance Space4Ocean, dans la continuité des réunions de coordination organisées à Paris en décembre 2024 puis en mars 2025 à Monaco, a officiellement été lancée lors de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3), qui s’est tenue à Nice du 9 au 13 juin 2025.

Cette alliance internationale, dont le Gouvernement Princier est membre fondateur via le Département des Relations Extérieures et de la Coopération et le Bureau des Affaires Spatiales, se veut une réponse collaborative et opérationnelle aux enjeux océaniques.

Reposant sur les expertises conjuguées de ses membres - agences spatiales, organismes multilatéraux, acteurs scientifiques et maritimes - l’Alliance vise à renforcer les synergies entre technologies spatiales et sciences marines, afin de proposer des solutions concrètes et durables au service de l’avenir de l’océan, sa préservation, sa conservation et sa protection. Elle s’inscrit pleinement dans la mise en œuvre des grands cadres internationaux tels que l’Agenda 2030 et ses Objectifs de Développement Durable, en particulier l’ODD 14, l’Accord de Paris, la Convention sur la Diversité Biologique et la Décennie pour les sciences océaniques de l’UNESCO.

Isabelle Berro-Amadeï, Conseiller de Gouvernement - Ministre des Relations Extérieures et de la Coopération, accompagnée de ses collaborateurs et d’Olivier Minazzoli, Administrateur du Bureau des Affaires Spatiales de Monaco, a pris part à deux séquences majeures dédiées à l’Alliance pendant la semaine de l’UNOC3.

Temps fort de cette initiative, le 13 juin, les déclarations d’intérêt, signées par les 27 premiers membres de l’Alliance, ont été remises à M. Peter Thomson, Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’Océan. Cette séquence, organisée au cours de la session de clôture de l’UNOC3 par le Bureau des Affaires Spatiales des Nations Unies (UNOOSA), a officialisé la création de l’Alliance et marqué son engagement international.

Quelques jours plus tôt, le 9 juin, à l’Observatoire de la Côte d’Azur, Isabelle Berro-Amadeï avait signé, aux côtés des 26 autres membres, la déclaration d’intérêt, lors d’un événement qui a réuni près de 200 participants. De nombreuses personnalités du monde scientifique, institutionnel et spatial y étaient présentes, parmi lesquelles Philippe Baptiste, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (France), Elisabeth Norgård Gabrielsen, Directeur Général du Département des Pêches (Norvège), Lionel Suchet, Directeur Général Délégué du CNES, Christian Estrosi, Maire de Nice et Président de la Métropole Nice-Côte d’Azur, l’astronaute Thomas Pesquet et Gaelle Giesen, physicienne, ingénieure spatiale et détentrice du record mondial de plongée en eau profonde.

La prochaine étape portera sur la définition de la gouvernance opérationnelle de l’Alliance, à l’occasion de la tenue de son premier comité de pilotage prévu à Oslo au troisième trimestre 2025.

Ce rendez-vous stratégique aura pour objectif de formaliser les modalités de gouvernance et d’adopter une feuille de route partagée.

« Je tiens à saluer et remercier l’ensemble des partenaires fondateurs - agences spatiales, institutions océanographiques, organisations multilatérales - dont l’engagement a permis la concrétisation de cette initiative ambitieuse, portée par un objectif : mettre la puissance des technologies spatiales au service de la préservation de l’océan.
Loin d’être un concept abstrait, cet engagement répond à des enjeux bien réels, auxquels sont confrontés chaque jour les Etats les plus vulnérables : la montée des eaux, l’érosion du trait de côte, ou encore la raréfaction des ressources halieutiques.
Pour y faire face, nous disposons aujourd’hui d’outils performants tels que l’imagerie satellitaire, les données in situ et les modèles numériques pour observer les dynamiques océaniques, comprendre les pressions qui s’exercent sur les écosystèmes marins, et anticiper les effets des changements climatiques, à condition que ces outils soient partagés de manière équitable.
C’est tout le sens de l’Alliance que nous lançons aujourd’hui : rendre disponibles les données, partager les connaissances, et construire des coopérations durables. L’océan ne peut être protégé sans une compréhension fine de ses évolutions, et cette lecture suppose la convergence des savoirs, des volontés, et des moyens ».
Isabelle BERRO-AMADEÏ, Conseiller de Gouvernement - Ministre des Relations Extérieures et de la Coopération - vendredi 13 juin 2025

« L’implication du Bureau des Affaires Spatiales de Monaco dans cette initiative repose sur une vision claire et pragmatique : utiliser les technologies spatiales au service de la planète – et en particulier, pour la protection des océans.
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, le Bureau des Affaires Spatiales ne traite pas d’exploration spatiale, mais il s’attache notamment à valoriser les services spatiaux existants pour apporter des solutions concrètes aux enjeux environnementaux et sociétaux.
Fidèles à l’engagement de Son Altesse Sérénissime le Prince Souverain, nous sommes convaincus que l’espace fait partie de la solution : pour mieux surveiller les écosystèmes marins, mais aussi pour appuyer une gouvernance durable des océans face aux pressions croissantes ».
Olivier MINAZZOLI, Administrateur du Bureau des Affaires Spatiales de Monaco - lundi 9 juin 2025 

Sur le site de l'UNOC à Nice ©UNOOSA - Bianca Otero

Rappel des objectifs clés de l’Alliance Space4Ocean :
• Renforcer la collaboration entre la communauté spatiale et les acteurs marins, maritimes et autres acteurs concernés afin de répondre efficacement aux besoins et aux priorités en matière de gestion de l’océan et des zones côtières.
• Combler les lacunes en matière d’observation et de services opérationnels grâce à des missions et des applications spatiales innovantes.
• Renforcer les capacités en promouvant les meilleures pratiques, en élargissant l’accès aux données d’observation et en favorisant les initiatives de formation, en mettant plus particulièrement l’accent sur l'acquisition de compétences pour les pays en première ligne du dérèglement climatique et de l’augmentation des pressions anthropiques tels que les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays les moins avancés (PMA).
• Soutenir le développement d’indicateurs océaniques locaux, régionaux et mondiaux fondés sur des données probantes concernant l’état et la santé du milieu marin afin d’orienter les décisions et les politiques de gestion intégrée.
• Soutenir et promouvoir la fourniture de services opérationnels répondant aux enjeux océaniques les plus critiques :
- Protection de la biodiversité marine : Surveillance renforcée des aires marines protégées (AMP) pour préserver les écosystèmes.
- Impacts du dérèglement climatique : Observation et évaluation des réponses de l’océan et des côtes au dérèglement climatique, aux catastrophes naturelles et aux événements extrêmes.
- Économie bleue durable : Promotion de pratiques durables dans les domaines de la pêche, de l’aquaculture, de l’énergie maritime et du transport maritime décarboné.
- Lutte contre la pollution : Détection et atténuation de la pollution marine et côtière.
- Gestion des zones côtières : Développement d’outils pour gérer les écosystèmes côtiers soumis à des pressions anthropiques croissantes.
- Sécurité maritime : surveillance renforcée pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.

L’Alliance Space4Ocean offre une plateforme internationale d’action coordonnée, intégrant les technologies spatiales aux sciences marines afin de proposer des solutions efficaces et durables pour l’avenir. Son fonctionnement s’appuiera sur les organisations internationales existantes.